L’histoire d’un gag : Guy Turcotte

16 septembre 2014

Vous le savez probablement déjà,  je ne suis pas le genre d’humoriste « engagé » qui dit son opinion sur l’actualité, mais ce que Guy Turcotte a fait est tellement horrible, que j’avais décidé de quand même faire un gag sur lui à l’époque !  Ce n’était pas pour rire de son geste ignoble, mais bien pour montrer ma frustration à propos du système judiciaire.  Le gag fonctionnait bien et j’avais décidé de l’assumer, ce qui est plutôt rare dans mon cas… (Euh… rare d’assumer ce genre de gag, pas de faire un gag qui fonctionne… j’espère que c’était clair… )

Pendant que  j’écrivais mon numéro pour les galas Jute Pour Rire 2012, j’ai réalisé que ce gag pouvait très bien en faire partie.  J’étais d’ailleurs très excité à l’idée de le faire à la télévision.  Lorsque le producteur au contenu des galas a vu mon numéro en audition dans un bar, il m’a dit : « Ton numéro est bon, mais tu devrais enlever le gag sur Guy Turcotte. » Débandade.

En fait, je ne comprenais pas trop.  C’était pourtant un gag qui fonctionnait très bien.  Il m’a alors expliqué que c’était devant des jeunes dans un bar et que la réaction risquerait d’être différente devant un public de gala. Incrédulité.  Étant tête de cochon, j’ai décidé de garder ce gag pendant le rodage des galas pour qu’il puisse voir qu’il fonctionnait bien devant tous les publics.  Je dirais même qu’il a fonctionné encore plus devant un public de salle ! Fier, je sors de scène avec le chest bombé !

Sourire en coin, le producteur m’a regardé et m’a dit : « Ouain, tu avais raison, il marche bien ce gag ! Garde-le dans ton numéro. »  Victoire ! Chest encore plus bombé… jusqu’a ce qu’il ajoute : « De toute façon, on aura juste à le couper au montage ».  Re-débandade. Oui, car peu importe la grosseur de ma tête de cochon et la bombitude de mon chest (oui, oui, bombitude !), c’est le montage qui a le dernier mot.  C’est la triste réalité. J’imagine que c’était un sujet trop délicat…

Bref, si vous avez vu mon numéro à TVA, ce gag a en effet été coupé.  Alors voici le numéro au complet, avec ce fameux gag à 2:20…  Gag qui est encore, malheureusement, de circonstance…

Avec du recul, je ne sais pas si c’était un si bon gag, mais avouez qu’il défoule !



3 commentaires

  • pascal rondeau says:

    il le mérite entièrement. Tu as bien fait de le garder. Je ne l’ai pas vu venir ( la blague)

    bon gag

  • JF Dupuis says:

    hum, pas sûr.
    j’approuve pas ce qu’a fait Guy Turcotte, j’ai beaucoup lu sur le sujet, et je n’aurais pas aimé être dans je jury. Je suis très content qu’un autre procès ait lieu, preuve que notre système judiciaire est quand même digne de confiance, mais preuve aussi que la justice est un processus lent et complexe.
    Oui, c’est drôle des gags gras ha ha ho ho, mais ce gag n’est vraiment, vraiment pas subtil, et pas vraiment drôle.
    Et il utilise de façon cheap des vieux clichés reliés aux homosexuels, style « échappe pas ton savon l’gros ! huh huh », genre de joke qu’on se faisait au secondaire en ’92 quand on avait un peu peur de l’homosexualité en ces temps incertains de l’adolescence.
    C’est donc ça la punition ultime pour M. Turcotte, se faire violer dans une douche de prison par un prisonnier qui devient homosexuel juste pour punir.. hum.. et que l’homosexualité dans ce cas est une folie passagère.. re-hum..

    Et ce genre de discours punitif populiste sert mal la complexité du sujet.
    J’ai rien contre le mauvais goût, mais des fois ça marche (Louis CK), des fois ça marche pas.
    Ici ça marche vraiment pas.

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